Comme les autres

Cette période de pandémie totalement inédite a mis en valeur de belles solidarités, salué des initiatives citoyennes, révélé une force de créativité et de générosité incroyable. Le rôle des associations, pourtant indispensable, a enfin été reconnu et salué ! Présidente de Sauve-qui-Veut depuis 1999, engagée dans la prévention des accidents de la vie courante et bénévole, j'ai toujours été sidérée par le manque de considération pour notre travail. Pourtant nous sauvons des vies, nous prévenons des drames, nous accompagnons des familles, nous sensibilisons sans relâche le grand public, nous intervenons dans les écoles. Dès lors que nous ne percevons pas de rémunération, de façon étonnante, toute notre énergie et notre action semblent réduites à un passe-temps, une occupation comme une autre. Je pourrais faire du crochet ou du patchwork ce serait pareil ! Depuis longtemps je ne prête aucune attention à la façon dont mon travail est perçu. Ce qui m'importe ce sont les résultats concrets, les vies sauvées, les témoignages reçus, les remerciements des familles que j'ai accompagnées, fidèlement, toutes ces années, ou de façon plus ponctuelle, dans l'urgence.

 

Parfois, des années après, alors que je ne m'y attends plus, je reçois des nouvelles. Fabienne m'envoie un très long mail extrêmement touchant une dizaine d'années après nos premiers échanges. Elisabeth, qui m'a même inspirée un texte, m'apprend un matin, elle aussi par mail, près de quinze ans après notre dernière rencontre, qu'elle a surmonté la mort de son enfant et vit à l'autre bout du monde, Down Under, comme disent les Australiens. L'intitulé du mail,  "Out of the blue", m'avait intriguée et je l'avais lu. Toutes deux tenaient à me dire merci. Et cela n'a pas de prix. Ainsi elles ne m'avaient pas oubliée, de mon côté je pensais à elles, me demandant ce qu'elles devenaient, si j'avais pu les aider dans leur chemin de vie, si elles étaient heureuses. En pensée nous étions toujours reliées, sans le savoir. Toutes ces années j'avais continué à faire partie de leur vie et pour moi c'est très émouvant.

 

J'aimerais saluer le travail formidable d'une association que je ne connaissais pas, découverte grâce au magnifique documentaire diffusé sur France 2 cette semaine. Comme les autres, créée par Mickaël Jérémiasz à la suite d'un accident de ski en 2011 a pour objectif l'accompagnement social par les sport et les sensations fortes aux personnes handicapées moteur après un accident. Ce reportage est bouleversant, plein d'optimisme et de vie, il offre un regard différent sur le handicap et la façon dont on peut le vivre. Le parcours de Mickaël fait écho, il profite de son expérience pour aider des personnes comme lui, leur permet d'avancer, de comprendre que le frein est d'abord dans leur tête mais que "tout est possible". Une belle leçon de vie.

Tout naturellement j'ai proposé à Comme les autres mon texte sur le handicap, qui s'inscrit totalement dans l'esprit de l'association, "Le petit frère de Cloé".

www.commelesautres.org