Curieux mois de novembre ! Les librairies s'organisent et proposent le Click & Collect, c'est de bonne guerre ! Pour ma part j'ai foncé chez le libraire de la rue des Batignolles (et je n'étais pas la seule !) dès l'annonce du confinement faire le plein de livres. Un polar efficace et prenant, qui m'a entraînée dans la violence du trafic de drogue en Colombie, très loin de notre quotidien masqué et le plaisir de me plonger dans le nouveau roman de R. Galbraith en anglais, plus de 600 pages dans les brumes londoniennes, entre l'incontournable tasse de thé et le pub, délicieusement britanniques. Quel bonheur ! Seuls les livres ont ce pouvoir d'évasion ! En fonction de l'humeur du jour, l'on peut enfiler ses pantoufles au coin du feu ou chausser ses bottes pour la forêt amazonienne. Magique !
Je songe avec nostalgie à ce mois de novembre 2018 où je pouvais rencontrer de jeunes lecteurs dans les classes de PS au CM2, lors de cette superbe manifestation des Lectures Publiques de Boulogne S/Mer, financées par la Région. L'accueil enthousiaste des enfants et des enseignants m'avait récompensée des efforts et de l'énergie déployés pour faire publier mes textes. Quel avenir pour de telles rencontres dans le contexte de la pandémie actuelle ?
Un questionnaire de la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse auquel j'ai répondu ce matin, en tant qu'adhérente, posait la question : Etes-vous comblé (e) en tant qu'auteur(e) jeunesse, qu'est-ce qui pose problème ? Vaste sujet ! Tout pose problème en réalité ! Le manque de reconnaissance et de respect, l'opacité du système, la rémunération indécente, le statut : le modèle économique ne fonctionne pas, tout simplement. J'espère pour les jeunes générations que l'édition jeunesse se portera mieux et trouvera d'autres formes d'existence.
Le monde de demain se prépare, dit-on ! La crise sanitaire aura bousculé les codes, secoué les mentalités, frappé les plus fragiles. Restons solidaires, engagés, respectueux ! Sereins, sans doute
pas. Ouverts, constructifs, lucides.